Plus de deux semaines se sont écoulées et la guerre fait toujours rage sur le territoire ukrainien. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus de 2,5 millions de personnes ont déjà fui l'Ukraine. À ce stade, il reste très difficile de prédire ce qui va se passer dans les semaines à venir : d'une désescalade rapide si un cessez-le-feu est signé, à une intensification du conflit, ou à une impasse permanente, toutes les pistes de réflexion sont possibles. Les prévisions concernant l'impact économique et financier de cette confrontation dramatique sont donc toujours sujettes à caution. Néanmoins, nous souhaitons mettre en lumière certains développements récents importants.
Nouvelle envolée des prix de l’énergie
Les nouvelles sanctions économiques contre Moscou ont fait flamber les cours du gaz, du pétrole et d’autres matières premières. En amont de la décision de l’embargo américain, le baril de Brent a brièvement dépassé les 130 dollars avant de se stabiliser par la suite à 110 dollars. Dans la foulée de l’envolée du prix de l’or noir, le prix du gaz européen a atteint un nouveau sommet avant de se corriger à des niveaux plus bas. Cela étant, les prix de l'énergie restent très chers en termes absolus et plus élevés qu'avant le début du conflit.
Scénario de base : vers une période prolongée de croissance plus faible et d’inflation plus élevée
Le scénario de base de la BCE (Banque Centrale Européenne) suppose que les perturbations actuelles de l'approvisionnement énergétique et la baisse de confiance sont temporaires et que les chaînes d'approvisionnement mondiales se rétablissent. La BCE ne mentionne nulle part une stagflation ou une récession. Cela peut sembler optimiste, mais il ne faut pas oublier que l'économie européenne a surmonté la pandémie beaucoup plus solidement que prévu et a fait preuve d'une grande résilience, grâce aux mesures de soutien que les gouvernements européens semblent avoir à nouveau en préparation. Nous sommes un peu plus prudents que la BCE, en supposant une période prolongée de croissance plus faible et d'inflation plus élevée.
Vers une autonomie stratégique européenne
Alors que Washington et Londres ont décidé de mettre un terme aux importations de pétrole et de gaz russes, l'Union européenne (UE), qui est beaucoup plus dépendante, n'est pas prête à suivre le mouvement mais prévoit de réduire de deux tiers ses achats de gaz à la Russie cette année. Elle veut non seulement accroître l'utilisation de l'hydrogène et du biométhane, mais aussi diversifier ses approvisionnements en gaz avec des importations croissantes en provenance de Norvège, des États-Unis, du Qatar et d'Algérie entre autres. Pour l'instant, elle veut atténuer l'impact de la hausse rapide des prix sur les ménages et les entreprises par une série de mesures telles que la régulation des prix, les aides directes, les réductions d'impôts, la suppression de la TVA, etc. L'UE cherchera également à améliorer la sécurité alimentaire en réduisant sa dépendance à l'égard des importations agricoles. Enfin, l'Europe va désormais investir beaucoup plus dans la défense. Les discours politiques sont très volontaristes : c’est peu à peu le retour du « quoi qu’il en coûte » qu’on avait connu avec la pandémie.
Garder la perspective de long terme pour les actions
Après une chute d’environ 15 % à 20 % des principaux indices européens par rapport à leur sommet de janvier, les marchés d’actions sont positionnés pour des perspectives très sombres. En peu de temps, les valorisations ont très nettement corrigé.
Le contexte et les perspectives restant très incertains, on peut s'attendre à ce que les marchés financiers restent volatils avec de fortes baisses suivies de forts rebonds en fonction de l'évolution de la guerre, des sanctions et des prix de l'énergie. En tout état de cause, l'investisseur en actions européennes doit garder à l'esprit que le rendement annuel moyen est d'environ 5-6-7% sur le très long terme, dont la moitié environ provient des dividendes versés.
Le contexte et les perspectives restant très incertains, on peut s'attendre à ce que les marchés financiers restent volatils avec de fortes baisses suivies de forts rebonds en fonction de l'évolution de la guerre, des sanctions et des prix de l'énergie. En tout état de cause, l'investisseur en actions européennes doit garder à l'esprit que le rendement annuel moyen est d'environ 5-6-7% sur le très long terme, dont la moitié environ provient des dividendes versés.
Impact sur le portefeuille d'investissement d'AG
Il va sans dire que le comité d'investissement et les équipes spécialisées dans les investissements et les risques d'AG continueront à surveiller les développements géopolitiques et leur impact sur les marchés financiers et à prendre les mesures appropriées pour protéger les portefeuilles d'investissement.